Jazz et philosophie pour les 50 ans des NJP

Nancy Jazz Pulsations – NJP – a célébré ses 50 ans en 2023. Le festival est né en 1973, de l’enthousiasme pour toutes les musiques qui se rencontrent autour du jazz ou dans son ombre : le blues, le gospel, la funk, le rap et d’autres musiques actuelles.

L’importance de la musique dans nos vies – dans nos vies individuelles, dans la vie de nos communautés – est cruciale. Et nous, à l’université, nous n’arrivons pas à simplement l’apprécier, nous voulons mieux la comprendre, explorer son sens.

En collaboration avec les NJP, nous avons créé un espace de réflexion sur le jazz et le rap avec les étudiants, dans le cadre de deux ateliers thématiques, sur la forme (improvisations!) et sur le contenu (politique!).

Du point de vue musical, le jazz et le rap se rencontrent au moins de deux façons. D’une part, à travers l’improvisation : la spontanéité, la présence et les interactions entre les performeurs ou avec le public sont des aspects essentiels. D’autre part, à travers le rythme : le jeu sur les accentuations est décisif, de même que les phrasés ou le débit. Le jazz et le rap font ainsi émerger leur expressivité musicale de ces points communs.

Jazz et rap sont aussi remplis de la politique et d’une signification sociale et symbolique, même en absence de paroles. Les deux ont signifié l’émancipation pour leurs créateurs et, avec le temps, pour leur public, en permettant une reconnaissance sociale qui ne passait pas par une simple assimilation vers une culture dominante, mais par une intégration d’une culture non classique. Le « new jazz » (c’est le terme utilisé pour qualifier le rap en 1987 par le journaliste et l’activiste hip hop Harry Allen) a été créé, tout comme son prédécesseur, par des Afro-Américains issus de la classe ouvrière.

Cette conversation a eu lieu entre les étudiants de l’université de Lorraine, les musiciens, Anna C. Zielinska (MCF au département de philosophie) et Vincent Granata (chercheur postdoctoral en philosophie et musicologie, Université de Strasbourg).

Mille mercis aux artistes qui nous ont accompagnés : Vincent Taeger (musicien, batteur et compositeur, acolyte de Oxmo Puccino et de Alain Souchon, membre de Poni Hoax et du Sacre du Tympan) ses invités Chassol, Zajazza (DJ) et Sylvain Daniel (bass).