Dans l’ombre du fascisme – la diversité comme paradigme dans les sciences humaines et sociales
Table ronde interdisciplinaire réunira :
Stéphane Angles, professeur de géographie à l’Université de Lorraine, directeur de l’UFR SHS Nancy 2019-2024
Hervé Huntzinger, MCF d’histoire à l’Université de Lorraine
Anna C. Zielinska, MCF de philosophie à l’Université de Lorraine
“La crise des Lumières: l’expérience du fascisme et ses conséquences pour la philosophie européenne”.
Les sciences humaines et sociales telles que nous les connaissons se sont développées pour atteindre leur forme actuelle en grande partie en réponse aux événements de la Seconde Guerre mondiale, au refus de la diversité des personnes, des peuples et des cultures. La psychologie a cherché à comprendre les mécanismes qui séduisent les foules, la structure de la personnalité totalitaire ou le processus qui conduit à l’obéissance aveugle. L’histoire a tenté et tente toujours de saisir les liens de causalité qui ont conduit à l’explosion du fascisme et à l’application de ses politiques mortifères.
L’anthropologie a déconstruit les catégorisations raciales et travaillé à permettre une comparaison non hiérarchisante des différentes organisations sociales et culturelles. La sociologie a montré que les structures sociales contraignent les actions individuelles et que les rapports sociaux de sexe, de classe et de race s’articulent pour colorier les expériences des actrices et des acteurs. Les sciences du langage, étudiant les rapports qu’entretiennent le pouvoir et les usages du langage, observent les mécanismes de manipulation. Enfin, la philosophie continue à interroger le sens de la rationalité face au mal absolu, et la nature humaine dans sa capacité du pire. Il faut à notre avis rappeler les fondamentaux disciplinaires, méthodologiques, conceptuels et historiques, pour montrer que le refus de certaines positions extrémistes n’équivaut pas à une posture de bien-pensance anti-scientifique. Au contraire, si les sciences humaines et sociales sont là, elles le sont en grande partie pour empêcher de sombrer dans l’ignorance qui conduit au fascisme.
Lors de cette première rencontre sur ce thème, nous voudrions confronter trois perspectives disciplinaires – la géographie, l’histoire et la philosophie – pour ouvrir des champs de réflexion nouveaux et nécessairement interdisciplinaires. Nous espérons poursuivre ces conversations dans les années à venir.
En espérant vous accueillir nombreuses et nombreux pour en parler.
L’entrée est libre et gratuite.